La vérité est ailleurs
Dès le début de la promotion, il était clair que Mother Land serait de ces films à twist produits sur la foi de leur scénario malin. Le duo d’auteurs, qui avait déjà signé l’histoire de The King Tide, a dû faire forte impression à 21 Laps Entertainment et son fondateur Shawn Levy (actuellement en train de braquer le box-office avec son Deadpool & Wolverine). De quoi redouter un film-concept à tiroirs vides, un énième jeu de piste n’ayant pour lui que ses retournements de situation.
Pourtant, c’est tout le contraire, ce qui aura d’ailleurs déplu à une partie de la critique américaine, lui ayant réservé un accueil mitigé. Elle lui reproche une intrigue qui ne répond pas aux attentes du spectateur, quitte à le frustrer. Or, c’est justement la très bonne surprise de ce Mother Land, lequel va en effet très vite remettre en question la situation initiale… mais ne jamais vraiment proposer une explication claire et nette, d’ordinaire déclamée en voix-off à la fin du film.
On suit donc June et ses deux fils, parmi les, voire les derniers survivants d’une humanité rongée par « le mal ». Vivant au milieu d’une sinistre forêt, ils ne connaissent le répit que dans leur maison, avec laquelle ils doivent toujours rester en contact, sous peine d’être corrompus. Pour se faire, ils sortent harnachés à une longue corde directement reliée aux fondations. Outre la menace sadique des apparitions mortifères générées par le mal en question, le risque est également alimentaire.
Mais le spectateur en a vu d’autres (très récemment même) et ne tarde pas à remarquer les incongruités de cette histoire de survie horrifique. Ainsi s’engage le traditionnel jeu de dupes : cette théorie s’impose-t-elle ou s’agit-il d’une fausse piste ? Justement, cette fausse piste est-elle trop flagrante pour en être une ? Le scénario prend un malin plaisir à le mener par le bout du nez, jusqu’à l’emmurer dans une parano interminable, bien loin de l’avalanche de twists attendus. La vraie révélation, c’est à lui de la formuler : la vérité se trouve quelque part au milieu de ces interprétations toutes plus pessimistes les unes que les autres du mal qui ronge la cellule familiale.
Un mal pour un mal
S’il avait déroulé ses coups de théâtre avec pragmatisme, Mother Land aurait pâti de la lourdeur de son allégorie (encore une fois, ça s’est vu récemment). En choisissant de manipuler à ce point leur victime, Kevin Coughlin et Ryan Grassby viennent au contraire la densifier. De plus, ils adoptent progressivement le point de vue des deux enfants plutôt que celui du personnage d’Halle Berry, certes très juste, mais pour qui le long-métrage n’est pas le véhicule escompté.
Au-delà des thèmes évidents qui parcourent le récit, c’est le cœur de sa démonstration : la naissance de l’esprit critique chez les jeunes adolescents, l’affirmation d’un sens moral aussi, dans un monde qui ne leur veut que du mal, et qui s’avère par extension particulièrement flippant. Les peurs enfantines laissent place à celles, plus cruelles encore, qui guettent les adultes en formation, exercice pour lequel Aja était évidemment tout désigné.
Car le film ne serait pas aussi vicieux non plus s’il s’appuyait sur son écriture retorse pour s’émanciper fièrement de ses racines de série B horrifique. Qu’on se rassure : bien qu’il détourne habilement les codes narratifs du genre, il ne se colle pas sur la bobine l’étiquette « elevated horror ». Il raconte sans chichi, du début à la fin, la trouille fluctuante qui saisit le trio. Les apparitions maléfiques, rappelant – toutes proportions gardées évidemment – celles de l’archi-méchant When Evil Lurks, évoluent en même temps que la perception des protagonistes, grâce à une mise en scène souvent étouffante, entretenant l’ambiguïté entre horreur extérieure… et intérieure.
Bien sûr, on regrette qu’il n’y ait pas plus de visions de cauchemar aussi marquantes que celle de la fin, qui ne déparierait pas dans un manga de Junji Itō, ainsi que quelques inévitables baisses de rythme. Mother Land n’est pas un film d’horreur extrêmement intense, mais un divertissement plus intelligent que malicieux et plus efficace qu’artificiel. Dans le paysage horrifique américain post-Blumhouse, on n’est pas loin du petit miracle.
Bien que déjà vu (on pense quand même pas mal au VILLAGE de Shyamalan et au pas terrible IT COMES AT NIGHT) languissant et répétitif ça reste le meilleur (ou moins mauvais) Aja qui est plutôt efficace dans le drame familial porté par un trio d’acteurs convaincant mais qui hélas déçoit dans son spectaculaire, explicatif et maladroit final à twist.
Mother Land une série B un NANAR, même la fin est mal réalisé.
☆ Juste pour le retour de Halle Berry
Le film est comme son titre français: pas terrible.
Quand arrêteront-ils à donner un autre titre anglais pour une exploitation en France. Parfois j’envie les canadiens qui traduisent… eux.
Vu hier et très déçu, c’est peu dire. Un peu marre de ces films concept post apo où les protagonistes doivent obligatoirement se tenir à un truc pour échapper à des conséquences sinistres. Être silencieux dans sans un bruit, ne pas regarder dans bird box… Là c’est une corde qu’il ne faut pas lâcher sinon… le mal..Bouhhh. Une corde qui doit faire dans les 3 kilomètres et qui reste quasiment toujours très bien déroulée dans la forêt, malgré branches, troncs et dénivelés, on n’y croit pas vraiment. Il est vrai que cette forêt est assez superbe, mais ce qui s’y passe n’est pas très palpitant et on sent arriver la pseudo « révélation » finale à la shyamalan dès les premières minutes. Et c’est pas l’évènement mini twist au 2/3 qui relève le niveau général. Bref, pour moi, Crawl était largement au dessus à tous les niveaux et je suis sorti très déçu.
Bon par contre il a la même note que Crawl que j’avais trouvé plutôt mauvais…
J’espère que je serai moins déçu!
Les publicités qui s’affichent dès que l’on pose le doigt sur l’écran rendent impossible, au mieux très désagréable, la lecture d’un article! 4 fois en dix secondes sur celui-ci …et même là, un encart “Deliveroo” vient de me couper dans ma prose m’obligeant à attendre dix sec avant de poursuivre! Je sais qu’il est difficile pour vous de financer votre activité, oui à la pub, bien sûr, mais là non, trop c’est trop! …