Joker 2 s’autorise une scène que le premier avait dû s’interdire, sur ordre de Christopher Nolan et à cause de son The Dark Knight.
C’est un peu la douche froide pour Joker : Folie à Deux. Lancée par Warner sur la foi du succès hallucinant du premier film, à l’époque le plus gros carton R de la galaxie, cette suite était bien plus ambitieuse avec 200 millions de dollars de budget et des emprunts assumés au genre de la comédie musicale. Les premières estimations étaient pessimistes. La réalité est catastrophique. Au box-office américain, Folie à Deux a moins bien démarré que Morbius. Le symbole est fort. Bien qu’il se rattrape avec la distribution internationale, il risque le bide sévère.
Le réalisateur Todd Philipps n’aurait pas assisté directement à la dégringolade, isolé dans son ranch. C’est l’une des anecdotes croustillantes rapportées par un article indiscret de The Hollywood Reporter, qui s’incruste chez Warner en pleine bérézina. On y apprend également que l’idée du film est venue à Phoenix dans un rêve, que James Gunn et Peter Safran ont pris leurs distances avec sa production et que la fin recycle une idée prévue dans Joker, le premier volet… mais rejetée par Christopher Nolan. Attention, spoilers !
Christopher Nolan vs. Joker
Selon une source citée dans l’article, le scénario original de Joker comportait une fin assez différente de celle qu’on a pu découvrir en salles. Arthur Fleck se taillait un sourire sur le visage devant la foule de ses fans en délire. Toujours selon cette source, c’est Christopher Nolan en personne, alors l’un des champions de l’écurie Warner, qui avait tué l’idée. Il considérait que seul son Joker (donc celui de Heath Ledger) devrait se défigurer de la sorte.
Toutefois, entre Joker 1 et 2, quelque chose à changé : suite à des désaccords, Nolan a quitté Warner pour réaliser Oppenheimer chez la concurrence Universal. Le champ était donc libre pour rejouer cette scène. Philipps ne s’est pas fait prier puisqu’il l’a ajoutée à moitié hors champ lors de la toute fin de Folie à Deux.
Une preuve supplémentaire, s’il en fallait, du pouvoir détenu par Nolan à l’époque où il était chouchouté par le studio, à qui il a offert quelques-uns de ses plus gros succès, notamment au département super-héros. Depuis, le vent a tourné et cette grosse déception au box-office ne constitue qu’un clou bonus dans le cercueil déjà bien soudé du DCEU, lequel a subi flop sur flop ces dernières années. Désormais, les regards sont tournés vers James Gunn et Peter Safran, ayant hérité de la lourde tâche de relever la barre.
tout à fait pertinent
super !