MA FAMILLE D’ABORD
Au début du XVIIᵉ siècle, le jeune George Villiers, né sans titre, a trouvé un moyen infaillible pour s’élever dans la société : se rapprocher du roi Jacques VI et Ier (d’abord roi d’Écosse puis roi d’Angleterre et d’Irlande), le fils de Marie Stuart. Mais si la liaison du roi Jacques et de George Villiers est au cœur de la série, Mary & George se concentre avant tout sur une relation mère-fils.
Veuve et sans-le-sou au début de la série, Mary va élaborer un plan pour sortir de sa misère et devenir une femme importante. Pour ce faire, la mère de famille aura besoin de George, le cadet, celui qui n’héritera de rien et qui n’a donc rien à perdre. Concrètement, faire son entrée à la cour du roi n’est pas une mince affaire, à moins d’avoir un fils au physique très avantageux et un roi très sensible à la beauté, et aux jeunes hommes.
La prospérité de Mary et George dépend de cette union mais leurs intérêts diffèrent. Cette relation mère-fils est mise à rude épreuve au fil des épisodes alors qu’ils gagnent tous les deux en pouvoir et en reconnaissance, l’un comme le favori du roi, et l’autre comme celle qui écarta le souverain de son ancien amant écossais et corrompu, le comte de Somerset. C’est donc toujours sous le prisme de sa relation avec sa mère que l’histoire du duc de Buckingham est racontée.
Pour incarner ces deux personnages principaux, deux acteurs parfaitement choisis. Julianne Moore excelle dans ce rôle de femme manipulatrice et sournoise aux côtés de Nicholas Galitzine, le nouveau beau-gosse d’Hollywood, à nouveau choisi pour sa plastique. La série laisse assez de place aux seconds rôles pour briller également, Tony Curran en roi amoureux et colérique, Laurie Davidson en amant assoiffé de pouvoir, Niamh Algar en prostituée mercenaire, et tous les autres sans exception.
Dans l’intimité du roi
La prospérité de Mary et George dépend de cette union mais leurs intérêts diffèrent. Cette relation mère-fils est mise à rude épreuve au fil des épisodes alors qu’ils gagnent tous les deux en pouvoir et en reconnaissance, l’un comme le favori du roi, et l’autre comme celle qui écarta le souverain de son ancien amant écossais et corrompu, le comte de Somerset. C’est donc toujours sous le prisme de sa relation avec sa mère que l’histoire du duc de Buckingham est racontée.
Pour incarner ces deux personnages principaux, deux acteurs parfaitement choisis. Julianne Moore excelle dans ce rôle de femme manipulatrice et sournoise aux côtés de Nicholas Galitzine, le nouveau beau-gosse d’Hollywood, à nouveau choisi pour sa plastique. La série laisse assez de place aux seconds rôles pour briller également, Tony Curran en roi amoureux et colérique, Laurie Davidson en amant assoiffé de pouvoir, Niamh Algar en prostituée mercenaire, et tous les autres sans exception.
Puisqu’il faut se retrouver dans le lit du roi, l’ascension sociale de George passera par le sexe. Si l’homosexualité du roi Jacques VI et Ier est encore discutée par les historiens, la mini-série décide de ne créer aucune ambiguïté vis à vis de son orientation sexuelle. Les scènes de sexe sont nombreuses et frontales, se partagent à deux ou à plusieurs. Alors que Mary offre au roi son fils, elle vit elle-même une relation homosexuelle avec une prostituée. Tout se sait et c’est bien pour ça qu’il faut être bien vu par le roi.
La séquence inaugurale de la série, qui illustre la naissance de George, nous avertit de l’omniprésence de la violence. La violence n’est pas toujours graphique, elle est souvent sournoise. Elle règne dans les discussions et dans la politique mais aussi dans les mariages, les accouchements, le sexe. Toute interaction est un rapport de force.
à deux pas de la révolution
Visuellement, la série est un sans-faute. L’austérité de l’époque se ressent à travers la photographie sombre et contrastée ainsi qu’à travers des décors et des costumes. S’il ne fallait citer qu’un décor, ce serait sûrement cette chambre assemblée en pleine forêt par George pour son roi. La couleur rouge, associée à la passion, la violence et à la chair – trois termes qui définissent à eux seuls la série – s’impose dans les décors et les costumes.
Quand George arrive enfin à attirer l’attention de Jacques, il porte une collerette rouge. En parlant de collerettes, celles de Mary raviront les passionnés de costumes et de l’ère jacobéenne. Impossible d’oublier l’accoutrement tout rose porté par le prince Charles, un plaisir pour les yeux. On note aussi la réussite du générique qui oppose de réelles peintures à des plans de la série transformés en tableaux pour l’occasion.
La modernité de la mini-série se ressent dans les thèmes abordés, et la manière de les aborder, ainsi que dans la forme qu’elle prend. Dans le premier épisode, l’humour noir et le cynisme de la série sont renforcés par un montage dynamique qui crée un contraste avec cette époque lointaine qu’on imagine puritaine. Mais passée cette ouverture prometteuse et la découverte de ces personnages politiquement incorrects, la série va petit à petit s’assagir.
Finalement, l’intrigue de Mary & George, qui relève du “rise and fall”, cette idée de montrer l’ascension et la chute d’un ou de plusieurs personnages, est plutôt classique. D’une manière assez méta, Mary commente dans le dernier épisode l’issue du récit. Pour elle comme pour nous, l’histoire de Mary et George ne pouvait finir autrement.
Les trois premiers épisodes de Mary et George sont disponibles sur Canal+ depuis le 3 juin 2024