On a vu les deux premiers épisodes de la nouvelle série Marvel, Agatha All Along, qui est la suite et le spin-off de WandaVision. Notre avis sur les épisodes 1 et 2, diffusés ce 18 septembre sur Disney+.
Après WandaVision, Wanda avait continué sa route pour devenir la grande méchante de Doctor Strange 2, où l’Avenger l’avait finalement vaincue. Mais à la fin de sa mini-série, la Sorcière rouge avait laissé derrière elle deux personnages : Vision Blanc (la version robot de Vision), et Agatha Harkness (son ennemie), qui auront tous les deux droit à leur série solo.
Alors que la série Vision a été annoncée pour 2026, la méchante sorcière de Salem revient donc dans Agatha All Along. Elle aura 9 épisodes pour convaincre que c’était une bonne idée, et ça ne commence pas vraiment sur les chapeaux de roue. Critique des deux premiers épisodes, diffusés ce mercredi 18 septembre sur Disney+.
ATTENTION SPOILERS
LA FIN D’UN CHAPITRE CHEZ MARVEL
Comment juger, apprécier et noter une série un contenu ni agréable ni désagréable, ni intéressant ni repoussant, qui se consomme comme une tasse de thé tiède ? C’est probablement la 72ème fois qu’on se pose la question ces dernières années, et Agatha All Along ajoute une nouvelle pierre à l’édifice monumental de ces interrogations.
Agatha All Along est victime du timing. La série a été commandée officiellement en novembre 2021, quand Disney pensait que le public allait bouffer n’importe quel « contenu » estampillé Marvel. Un an après, le PDG Bob Chapek était viré et son prédécesseur Bob Iger était ramené pour sauver la situation. Trop d’argent dépensé, trop de séries : il fallait stopper l’hémorragie.
Agatha All Along est un vestige de cette époque, comme Echo (le spin-off de Hawkeye sorti en janvier 2024) et Ironheart (le spin-off de Black Panther 2 qui arrivera en 2025). Aujourd’hui, ces séries ne seraient probablement pas lancées. Mais comme elles sont là, il faut bien en faire quelque chose.
WANDAVISION SAISON 2
Première erreur d’Agatha All Along : recopier la meilleure idée de WandaVision. La série avec Elizabeth Olsen reposait sur une gigantesque illusion, qui piégeait à la fois le personnage et le public.
Détruite par la mort de Vision, Wanda avait créé un cocon nostalgique dans la petite ville Westview, et transformé la vie en un festival de sitcoms en s’inspirant des séries qu’elle regardait lorsqu’elle était petite. Au fil des épisodes, elle évoluait ainsi du noir et blanc à la couleur, dans un défilé de costumes, accessoires et effets renvoyant au passé. Le public, lui, assistait à une amusante mise en abime, avec une série Marvel qui rendait hommage à l’histoire de la série télévisée américaine.
C’était le meilleur atout artistique de WandaVision, qui fonctionnait en grande partie grâce à l’effet de surprise. D’autant plus que c’était la première série officielle du MCU, grâce à des changements de planning qui avaient repoussé Falcon et le Soldat de l’hiver après elle.
Trois ans ont passé dans la vraie vie comme dans la fiction, pourtant Agatha All Along fait comme si c’était hier. Le premier épisode prend donc la forme d’un interminable faux The Killing / True Detective / Mare of Easttown, avec faux générique et fausse mise en place.
Kathryn Hahn incarne une flic dure à cuire qui enquête sur un cadavre retrouvé dans les bois (c’est Wanda, mais Elizabeth Olsen avait piscine donc ce sera simplement indiqué sur une étiquette). Elle croise la route d’Aubrey Plaza en agent du FBI évidemment louche, arrête un ado gothique évidemment louche, et il y a évidemment quelque chose de louche là-dedans.
Évidemment, puisque tout ceci est une illusion. Mais contrairement à WandaVision, elle s’écroule au bout de 25 minutes. Et contrairement à WandaVision, c’est un prétexte à une suite de scènes plus proches de la parodie à deux balles (la scène d’interrogatoire) que de l’hommage malin. La tendresse et la mélancolie de WandaVision laissent place à trois miettes d’humour, et aucune référence véritablement traitée.
Cette farce est-elle trop longue ou trop courte pour avoir un quelconque intérêt ? Grande et inintéressante question, à l’image du reste de cette introduction où même les idées amusantes (Agatha qui retire tous les costumes de ses personnages) sont desservies par la mise en scène terne de Jac Schaeffer.
AMERICAN MARVEL STORY : COVEN
Même Aubrey Plaza avec un couteau et un super smoky eye ne suffit pas à rendre le final du premier épisode un tant soit peu électrique. Alors que les deux sorcières se lancent dans une énième chorégraphie de petite baston dans un décor de studio, la feuille de route d’Agatha All Along est révélée : traquée par les « 7 de Salem », de puissantes sorcières qui veulent la tuer, Agatha doit récupérer ses pouvoirs, perdus suite à son combat avec Wanda dans le dernier épisode de WandaVision.
Pour y arriver, elle va devoir passer l’épreuve de « The Road », une mystérieuse route magique qui offre aux sorcières les plus courageuses ce dont elles ont le plus besoin. Mais pour accéder à ce lieu magique, Agatha va devoir former une équipe de sorcières suffisamment paumées pour accepter de lui faire confiance, malgré sa réputation de chacal.
Voilà les enjeux de ce deuxième épisode en pilotage automatique, qui n’est finalement que la suite de l’introduction. Le recrutement est donc plié en quelques scènes gentiment insipides, où les sorcières marginales sont caractérisées à la truelle. Quand la meilleure idée est de choisir l’irrésistible Patti LuPone pour incarner une sorcière, histoire de renvoyer à American Horror Story : Coven, c’est qu’il n’y a vraiment rien à se mettre sous la dent.
Agatha All Along essaye bien de placer ses pions et accrocher l’attention. L’identité de l’ado gothique, nouveau spécimen de la jeunesse fanatique du MCU qui adore le MCU, est un mystère. Tout comme celle de la voisine incarnée par Debra Jo Rupp (That’s ’70s Show). Nul doute que ce sera l’un des pauvres moteurs narratifs des prochains épisodes, tout comme les révélations attendues sur le passé d’Agatha. La grande méchante de WandaVision ayant déjà perdu 15 points de folie et décibels en deux épisodes, nul doute que ce sera passionnant.
A la fin de l’épisode 2, la fine équipe d’Agatha All Along ouvre la porte magique, grâce à un hommage inattendu à Pitch Perfect. Le royaume est présenté en quelques plans évidemment trop sombres et banals, qui rappellent encore une fois que la direction artistique des séries Marvel est à pleurer (même si rien ne peut rivaliser avec Secret Invasion qui aurait coûté PLUS DE 200 MILLIONS pour six épisodes aussi épiques qu’une route goudronnée).
Difficile d’imaginer le meilleur pour la suite avec une introduction si molle, dénuée de toute personnalité, et qui ferait passer WandaVision pour du Godard période expérimentale. Mais on y croit (*insérez le meme de Kathryn Hahn qui fait un clin d’œil foutage de gueule dans WandaVision*).
J’avoue que j’ai été intrigué par Wanda Vision au début. J’allais arrêter et là, le 4è épisode m’a fait croire que ça allait quelque part, qu’il y allait y avoir un vrai mystère et quelque chose de dérangeant. Je me suis retrouvé à regarder toute la série, et la série a réussi à me décevoir toujours plus d’épisode en épisode. J’ai vraiment du mal à comprendre qu’on puisse vouloir regarder Agatha all along.
Mais enfin merci à l’équipe d’Ecran Large de se sacrifier.. parce que comme ça, le jour où Marvel fera à nouveau un truc potable (je ne demande même pas d’exploit), je m’y remettrai.
« Agatha All Along essaye bien de placer ses pions et accrocher l’attention. L’identité de l’ado gothique, nouveau spécimen de la jeunesse fanatique du MCU qui adore le MCU, est un mystère. »
C’est Wiccan. Merci au revoir.
Au fait, est-ce que l’équipe d’Ecran Large a un avis tranché sur le mode de diffusion : Un episode par semaine versus tout une saison d’un coup ?
Personnellement je trouve que le coté « un épisode par semaine » frustrant .
Dans les comics, le personnage d’agatha est interessant. Ni gentille ni méchante, selon les époques.
Elle aurait pu servir de passerelle aux 4 fantastiques (puisque c’est ainsi qu’elle a été créée initialement) ou en tout cas jouer un rôle plus complexe que juste la méchante très méchante digne d’un dessin animé.
j’avais espoir que cette série permette de creuser un peu plus le personnage et ses motivations. Un prequel par exemple, quoi qu’un peu cliché, ça aurait sans doute fait le job.
Bon je vais tout de même tenter ces 2 premiers épisodes pour me faire mon propre avis.
Hum ça intéresse encore des gens la xieme série Disney/Marvel/Star Wars/etc? Bon perso j’en ai vu aucune donc voilà 😀. Commentaire super utile je sais !
Il y avait clairement quelque chose à raconter entre Wanda et Vision. Wanda était le héros féminin le plus puissant du MCU, et peut-être le héros le plus puissant tout court. Et l’actrice ne manquait pas de charme avec ça.
Vision était bien cheaté aussi. Pas étonnant qu’il ait été retiré.
Mais avec Agatha, on approche du zéro intérêt absolu. Je vous plains de devoir écrire des papiers sur quelque chose d’aussi décalé par rapport au MCU et à Marvel tout court.
Raconter des histoires de sorcières (et bientôt de vampires), c’est vraiment racler les fonds de tiroir chez Marvel (alors qu’il y a 5000+ personnages).
J’ai hâte de retrouver Wanda pour ma part. Si le Battleworld a lieu, une Wanda ou un Strange serait bien pratique. Et puis qui sait, les nouveaux X-Men pourraient peut-être être centrés sur Wanda plutôt que sur Wolverine et la bande à Xavier …
C’est assez ridicule de sortir cette série de derrière les fagots, y a plus l’intérêt … Wanda faisait 90% de l’intérêt de sa série, et 10% sa relation avec Vision. Limite ce qui aurait pu se tenter, c’est rajouter le Vision Blanc pour croiser les domaines d’intérêt. Mais miser sur Agatha seule et en plus après Doctor Strange 2 (donc on sait ce qui est arrivé à Wanda et l’absence de caméo), c’est carrément du suicide.
L’intérêt du public était décuplé par le confinement. Marre que tous les Marvel virent aux devoirs scolaires. Ramener Agatha trois ans après que tout le monde ait fini Wanda Vision, c’est comme arriver à 4h du matin à la fête alors que les autres commencent à rentrer ou sortent faire l’after en espérant un accueil de reine.
Essayer d’avoir un avis sur l’ambition artistique d’un produit Marvel / Star Wars / Netflix / Amazon… c’est comme essayer de faire une critique gastronomique chez Mc Do…